Les enfants, ces gros fainéants ?

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(pour illustrer cet article je vous présente mon chat, un bon exemple de vrai gros fainéant)

A force d’entendre des questions anodines se répéter, encore et encore, je finis par réaliser que certaines ne sont pas si anodines qu’elles en ont l’air. Et que derrière certaines de ces questions-finalement-pas-si-anodines posées par des parents anxieux se tapit parfois un gros monstre aux dents bien acérées, un gros monstre dévoreur de confiance.

C’est dingue ce que l’angoisse nous fait dire et penser comme énormité, parfois… Pourtant, si elles sont là, et si l’on creuse vers l’origine de ces questions, on tombe sur des croyances profondément ancrées, dont nous avons hérité bien malgré nous (et qui sont bien inconscientes, c’est bien là le problème…)

Mais quelles sont donc ces croyances profondes, tapies derrière toutes ces questions/pensées/peurs ?

***

Question #1 – « … et s’il n’avait jamais envie d’apprendre à lire ? »

Quelle drôle de question me direz-vous. A-t-on jamais vu un enfant (sans trouble particulier dépisté) ne jamais apprendre à lire ?

Ce qui implique qu’il n’aurait jamais montré AUCUN intérêt pour la lecture, d’un panneau à un roman, en passant par un magazine ou une notice explicative ?

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On imagine mal un enfant dans notre société ne rencontrer à aucun moment le besoin de savoir lire… Il y sera obligatoirement confronté un jour ! Et on imagine mal qu’il aura toujours quelqu’un à côté de lui, en toutes circonstances, prêt à lire à sa place… Découlant de ces réflexions, on peut finalement se dire que se poser cette question revient à penser de lui qu’il n’aura à aucun moment le désir de surmonter cela et de faire tout ce qu’il faut pour être autonome dans la découverte du monde autour de lui ?

C’est un sacré jugement qu’on porte sur cet enfant, derrière cette-question-anodine, vous ne trouvez pas ?

Et un sacré manque de confiance en ses capacités et en sa curiosité…

Un sacré manque de confiance en lui, tout simplement…

***

Question #2 – « Et s’il n’avait jamais aucune envie de faire autre chose que de jouer aux jeux vidéos ? »

Même fond de problème ici : la croyance profonde que notre enfant n’aura jamais d’envie « intéressante » (à nos yeux), voire d’autre envie trop court…

Moi ça me fait vraiment penser à ces croyances populaires si répandues dans notre société que l’enfant est un profiteur doublé d’un manipulateur : « donne-lui ça, et il te prendra ça ! » (avec le geste de montrer le doigt puis le bras), « fais attention si tu autorises ça, tu te feras bouffer ! »

Mais c’est dingue, cette croyance (directe ou indirecte) que les enfants sont des êtres du mal, des êtres malhonnêtes qui n’ont d’autre préoccupation dans la vie que de nous manipuler afin d’obtenir ce qu’ils souhaitent : les enfants sont donc des êtres à la limite de la malfaisance !?

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Je suis allée à une séance du documentaire Alphabet avec André Stern qui était là pour discuter avec la salle, à la fin. Quand la question des jeux vidéos est arrivée (elle arrive toujours !), il a eu une réponse à laquelle je n’avais jamais pensée, et qui est venue enrichir mes réponses à cette question :

1- les jeux vidéos, c’est et ce ne sera toujours que la mono-passion d’un moment. Que ce moment dure 6 mois, 1 an, 3 ans, voire 5 ans (pfiou c’est vrai que c’est long), ce ne sera jamais qu’un moment dans la vie de cet être. Sauf si l’enfant/l’ado vit dans un environnement suffisamment nocif (par de multiples façons) qui l’entraîne à s’enfermer dans ce monde virtuel, car :

2- si certains ados semblent s’enfermer dans ce monde virtuel (et on parle bien de mono-manie envahissante ici, qui dure), c’est que leur monde « réel » n’est pas suffisant riche, intéressant ou bienveillant pour les attirer + que ne le font les jeux vidéos. Derrière chaque enfant qui ne semble pas pouvoir se détacher des jeux vidéos, il faudrait rechercher s’il n’y a pas, dans l’environnement, un facteur « négatif » : les parents/les amis sont-ils assez présents ? Est-ce que le monde virtuel ne vient pas « libérer » l’adolescent d’un environnement dans lequel, pour des raisons diverses et variées, propres à chacun, il ne trouve pas sa place et la réponse à ses besoins du moment ?

(débat reporté : article sur les jeux vidéos en cours d’écriture ;))

***

Question #3 – « Je trouve la philosophie super, mais pas pour mes enfants »

Cette question me taraude beaucoup… Au début elle me questionnait beaucoup parce que je n’arrivais pas à creuser derrière, à trouver l’origine de cette drôle de réflexion. Si la philosophie te plaît vraiment, c’est donc que tu comprends qu’elle est bonne pour l’enfant, et qu’elle peut être meilleure qu’une autre ? Et donc que nombre d’enfants pourraient s’y sentir bien, se développer harmonieusement. Mais alors, pourquoi le refuser à tes enfants à toi ?

J’ai peut-être tort… je n’ai pas de réponse sure et certaine, mais ce que je pense avoir compris, ce que moi je lis derrière tout cela, après des heures et des heures de réflexion et en recoupant toutes mes lectures et échanges, c’est la pensée et/ou la peur que nos enfants soient totalement incapables d’agir par eux-mêmes, alors même que les enfants des autres le sont…?!

C’est vraiment ce que je ressens aujourd’hui : que derrière la peur du futur que nous projetons pour nos enfants (et toutes les questions auxquelles nous essayons de répondre sur ce blog : « et s’il veut faire des études ? », « et comment pourra-t-il s’intégrer dans la vie active ? », « comment pourra-t-il trouver ce qui l’intéresse si on ne lui propose rien ? » etc, etc…) se cache un manque de confiance profond en l’enfant. 

Je ne dis pas que c’est volontaire, je ne dis pas que c’est conscient !

Je répète en rouge : je ne dis pas que c’est volontaire, je ne dis pas que c’est conscient ! …

Si vous êtes en train de vous poser ces questions, je ne suis PAS en train de vous traiter de mauvais parent, j’espère que vous me comprenez : je suis « simplement » en train de vous inviter à réfléchir à ce qui motive votre question, elle-même motivée par une projection et par une peur…

En réfléchissant (encore !), je me dis que ce manque de confiance profond en l’enfant découle d’un manque de confiance profond en nous et d’un non-apprentissage de la confiance au cours de notre vie : comment pourrions-nous faire confiance en l’enfant, en ses capacités d’apprentissage et de décision pour lui-même, si nous-même nous n’avons jamais pu apprendre à faire confiance, et que personne ne nous a jamais accordé une telle confiance au cours de notre vie ?

(papa, maman, ne le prenez pas contre vous : ce manque de confiance existe à mon sens au coeur même de la société, cette société qui nous déresponsabilise et nous fait douter en permanence…)

***

Alors finalement, pour dédramatiser tout cela, posons-nous une question : qu’est-ce qui nous fait penser que nos enfants puissent être de gros flemmards qui n’auront jamais aucune motivation sauf celle de regarder des idioties à la télé en buvant des bières des jus de fruits ? 

De ce style :

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(mon chat est vraiment un gros fainéant…)

Et pourquoi persistons-nous à croire que les enfants ne feraient jamais rien si on ne les « poussait » pas à faire des choses ?!!!

Hum ?


17 réflexions sur “Les enfants, ces gros fainéants ?

  1. Apprendre a lire, d’accord, mais: pourquoi y’a-t-il de l’illettrisme en France alors, puisque finalement, ça ne devrait pas exister, puisque nous sommes entourés de mots … ? L’illettrisme est une réalité. 2,5 millions de personnes se trouvent en situation d’illettrisme, soit 7 % des personnes ayant été scolarisées en France et âgées de 18 à 65 ans. 82 % des jeunes Françaises et Français de 17 ans ou plus sont des lecteurs efficaces, 10 % sont en difficulté de lecture parmi lesquels 4 % sont en grande difficulté.
    http://www.education.gouv.fr/cid74737/la-prevention-et-la-lutte-contre-l-illettrisme-a-l-ecole.html

    Et ce n’est pas parce qu’on sait lire / déchiffrer, qu’on sait écrire correctement sans faire de fautes …

    Mais d’un autre coté, comment peut on avoir plus de 10% des enfants sortant de l’école qui ne savent pas lire ??C’est hallucinant également. L’illettrisme est-il une rébellion inconsciente contre le système et la société ?

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    1. Parce que les enfants sont obligés de lire à 6 ans, qu’ils soient prêts ou pas. Quand ils ne sont pas près, en ayant été forcés, ils deviennent alphabetisés tant bien que mal mais ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent. Ou aussi, l’école crée des personnes atteintes de -dys quelque chose. Et elles se trouvent en difficulté toute leur vie.
      La fille de 8 ans et demi entre doucement dans la lecture et si elle avait été à l’école, elle aurait développé beaucoup de difficultés.

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    2. « L’illettrisme est-il une rébellion inconsciente contre le système et la société ? » Certainement. Otez toute notion de plaisir à un apprentissage et la réaction naturelle est d’y résister.
      D’ailleurs si on apprenait à marcher et parler à l’école notre pays serait plein de muets rampants… :o)

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  2. L’illetrisme peut venir de multiples sources. L’enfant a-t-il été malmené à l’école fermant de fait toutes ses envies ? A-t-il eu des ressources suffisamment étayées ? (les familles ou l’on trouve de l’illétrisme sont généralement pauvres en livres, en culture).

    Marie, je voudrais pas dire mais ton chat est vraiment terrible !!

    Il y a une donnée qui n’est pas dans ton texte au sujet de l’ordinateur. Pour ma part j’ai deux ado de 13 et 17 ans.
    Ils y sont énormément (d’autant plus que ma fille est en ief (instruction en famille). Non seulement ils jouent mais en plus ils apprennent énormément de choses seuls ou avec des copains. En effet, ma fille à appris à dessiner en un an grace à des cours en ligne, elle a aujourd’hui un très bon niveau de dessin. Elle y prend aussi des cours de chant, elle danse avec ses copines, chante, apprend à créer des vidéos. Quant à mon grand, il y crée ses propres musiques, apprend la programmation, crée des serveurs, fait des vidéos en ligne (qui lui rapportent de l’argent), fait des créations animées et révise ses cours… Bon alors oui de loin on pourrait croire qu’ils sont monomaniacs, que c’est dangereux et inutile… mais de prés je défie beaucoup d’adultes de faire autant de choses pendant leur temps de pause… Non l’ordinateur n’est pas un monstre c’est un outil génial pour nos ado, encore faut-il leur montrer et leur expliquer comment on s’en sert et ce qu’il ne faut pas faire.

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    1. Et qu’ils aient aussi d’autres activités, notamment sportives, pour se développer physiquement, quand meme (cf ce dessin de l’evolution de la stature de l’homme depuis le singe jusqu’au… geek) ;o)

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  3. Clair, il s’agit d’un équilibre entre plusieurs domaines mais là aussi je crois qu’il s’agit d’une question de confiance. Combien de temps sont ils capables de rester enfermés à ne rien faire ? ma fille (13 ans) a beaucoup évolué sur ce sujet : d’une fille bout en train perpétuel depuis sa naissance, elle refuse presque toutes les activités depuis les 2 derniers étés. Jusqu’à ce que je réalise ceci : en environ 18 mois elle a grandi de 20 cm !!!!! et donc elle est fatiguée et a envie de tout sauf de se bouger pour des choses qui, pour le moment, lui paraissent superflues.

    QUant à l’ordi, je dois avouer aussi ma surprise. J’avais limité l’utilisation des écrans avant de déscolariser mes enfants, chose qui est aujourd’hui en accès libre. J’ai réalisé ceci : oui les enfants sont en position monomaniaque avec ca mais ils le sont avec toutes ces activités qu’ils se choisissent pour eux mêmes. cela dure 2 jours, 10 ou 3 mois, ou plus mais une fois qu’ils en ont fait le tour, vient la suivante.

    Et puis j’ai constaté ceci : mon fils (11 ans) a appris un sacré paquet de vocabulaire en anglais avec ca (sa 1ère langue ayant été l’allemand), il a décidé d’apprendre la programmation pour créer son propre jeu informatique et s’est acheté 3 petits blocs pour ca : 1 pour dessiner les personnages, 1 pour y transcrire l’histoire du jeu, et l’autre plus petit qu’il trimballe partout pour le cas où l’inspiration lui viendrait en dehors de la maison. Il y regarde des émissions pour enfants où l’on parle de tout, et j’ai droit à tous les repas (sans exception !!!) à au moins une dizaine de « maman, tu savais que ….? » 😉 et non je ne savais pas que l’on peut survivre un bon moment dans le désert avec une poignée de dattes et un peu d’eau. Je ne savais pas que les meilleurs croissants au monde

    En ce qui concerne l’illetrisme, comme pour le reste, l’environnement est primordial. Je connais des familles, aux ressources tres limitées, dont les enfants dévorent les bouquins….qu’ils empruntent aux copains, dans les bibliothèques etc. Il n’y a pas que les moyens financiers mais aussi intellectuels à prendre en considération. Si les parents ne voient pas d’intérêts dans les livres, difficile d’y trouver un intérêt par soi même.

    John Holt s’est appuyé sur plusieurs recherches faites au niveau international pour montrer dans son livre (les apprentissages autonomes p.124) qu’il faut environ 30 heures (oui ! pas plus !) pour se familiariser suffisamment avec la lecture pour pouvoir ensuite « l’explorer par eux mêmes et pour pouvoir aller aussi loin qu’ils en AVAIENT ENVIE ».

    Il ne faut pas oublier non plus que dans les 140 000 enfants qui sortent chaque année du système scolaire sans aucun diplôme, je pense pouvoir dire sans me tromper de beaucoup, que la majorité d’entre eux sont catalogués de « nuls », « incapables » etc. Et comme ce sont des adultes, des professionnels de surcroit qui le leur ont dit, ils en sont souvent, malheureusement, convaincus. Alors pourquoi ouvrir un livre ? ca servirait à quoi ? de toute facon ils ont fini par les détester (souvent) car mis en lien avec un lieu où ils n’étaient pas considérés et où ils ne pouvaient que se sentir mal.

    Tout revient à une question de motivation. Et c’est aussi le principe de Sudbury : laisser la motivation, l’envie, grandir en soi. Et nous, adultes, ne fonctionnons pas différemment. Nous ne faisons et n’apprenons que ce qui nous plait…et dans lequel nous voyons un intérêt, un sens ! (comment en serait il autrement !) le reste, n’est qu’obligation, devoir…et n’a rien de passionnant !…

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  4. Je trouve votre article très pertinent ; j’accompagne entre autre des parents d’ados et les jeux vidéos ou réseaux sociaux reviennent très souvent sur le tapis.

    Une chose m’a étonnée (moi qui n’ai pas encore d’ados) : pour certains, leurs enfants étaient un peu « coincés » car après l’école, leurs copains ne se retrouvent pas en vrai, mais seulement en ligne sur les jeux… donc cela fait partie de leur vie sociale ! Ce qui expliquait qu’ils y passaient beaucoup de temps, à cet âge où le groupe est primordial. Mais en fait quand on réfléchit avec eux où est le problème, il n’y en a pas forcément !

    Biensûr, c’est probablement aussi un effet du manque de contrôle sur sa propre vie que vivent bon nombre d’ados et d’enfants dans les écoles traditionnelles. Quand on a passé une journée sous contrainte dans des conditions difficiles (combien d’entre nous le supporteraient ?), c’est tentant d’utiliser l’effet hypnotique de l’ordinateur pour s’apaiser.

    Une partie des parents semblaient dire qu’avant 12-13 ans les enfants n’étaient pas capables de réguler leur consommation d’écran. Je n’ai pas d’avis là dessus. Mais c’est vrai qu’aucun d’entre eux n’avait laissé l’enfant aller jusqu’au bout de sa monomanie, je pense.

    Je me souviens de cette dame qui avait un jeune de 11 ans, au début ils avaient choisi de lui faire confiance, et puis ils s’étaient rendus compte qu’il jouait toute la nuit, à s’en abimer la santé. Mais probablement le problème était ailleurs, et c’était seulement un symptôme plus qu’autre chose.

    Il y a autre chose aussi, notamment plus pour les filles : les réseaux sociaux, par besoin de se valoriser aux yeux des autres. Evidemment, quand on fréquente une école qui favorise l’estime de soi, et des parents qui oeuvrent dans le même sens, on peut imaginer que les adolescentes n’ont pas autant besoin de se revaloriser par des photos en ligne.

    En clair, c’est comme pour la fessée, la plupart des parents n’ayant sous les yeux que des enfants élevés dans certaines conditions identiques, ils n’ont pas d’élément sur ce que seraient ces enfants élevés dans d’autres conditions. Ce qui gènère des croyances bien ancrées, comme celle que l’enfant est paresseux si on le laisse faire ce qu’il veut. Ou que sans fessée l’enfant devient un tyran.

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    1. « Il y a autre chose aussi, notamment plus pour les filles : les réseaux sociaux, par besoin de se valoriser aux yeux des autres.  » : je ne comprends pas le « pour les filles » : les garçons n’ont-ils pas une pression énorme pour se valoriser ? Notamment sur des capacités physiques ou de « rébellion » (ce qui ne facilite pas l’envie de réussite à l’école)

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      1. Si, biensûr, mais apparemment ça ne prend pas les mêmes formes chez les deux sexes. C’est surtout les filles qui sont adeptes des réseaux sociaux et des photos en ligne
        Je l’ai retrouvé à la fois dans mes lectures sur l’adolescence, mais aussi de façon très évidente chez les parents que j’accompagne (tout public) et également avec des élèves de collège quand j’étais prof : une bonne partie des filles entre 10 et 15 ans passent beaucoup de temps sur facebook à poster des selfies dans des positions parfois suggestives, quand les garçon sont à fond dans les jeux en ligne et dans le sport. Biensûr, c’est une généralité qui ne décrit pas chaque ado en particulier.

        Par ailleurs chez les filles cela traduit une injonction sur la beauté et le physique, malheureusement, ce qui existe beaucoup moins chez les garçon, qui effectivement sont plus valorisés sur d’autres points (action, pouvoir, etc). J’ai été choquée de voir comment les adolescentes d’aujourd’hui se soumettaient à l’idéal de beauté, et même plus à un idéal sexuel absolument désolant.

        On est d’accord que la base de tout ça, c’est souvent le manque de confiance en soi… et que si les enfants sont accompagnés différemment, ils ne développeront probablement pas ces besoins là, ou apprendront à les satisfaire différemment. Ou peut être qu’ils ont tout simplement besoin d’en faire l’expérience puis de passer autre chose. Une grande partie des adultes ont commencé par se faire valoir sur Facebook quand il est apparu, puis ont arrêté une fois l’expérience faite, pour l’utiliser différemment. Ce qui compte pour moi, c’est de les laisser expérimenter et de les accompagner sur la question du « à quel besoin ça répond de faire ça » ?

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  5. Achetez à un enfant des livres variés et attrayants (0,50 à 1 euro en vide-grenier ou à la Croix-Rouge), laissez-les à sa portée en vous assurant qu’ils sont de son âge et qu’il pourra donc les manipuler à sa guise sans se faire rabrouer sans arrêt, lisez-les avec lui sans vous lasser, prenez-lui une carte de bibli dès sa naissance (gratuit dans sa ville et souvent dans les villes environnantes) pour varier un peu, emmenez-le à la dite bibli régulièrement (même s’il n’y fait que des galipettes sur les coussins : il y verra des livres et des gens qui lisent POUR LE PLAISIR), lisez vous-même devant lui, lisez-lui des histoires, et si vous réussissez à en faire un illettré je veux bien manger mon chapeau. Qu’il aille ou non à l’école…

    La plus grande absurdité qu’un enseignant m’ait sorti récemment c’est « on ne peut pas toujours fonctionner selon le principe de plaisir ». Bien sur que si ! Le plaisir de lire/écrire/jouer de la musique/courir/xxx amène naturellement à faire les efforts pour apprendre à lire/écrire/jouer de la musique/courir/xxx et chercher à progresser dans la maitrise de ces domaines.
    La seule chose qui puisse empecher un enfant d’apprendre à lire/compter/etc c’est l’absence de plaisir, cad soit une ignorance totale (absence de stimulation) soit une pression désagréable (trop de stimulation, ou des parasites tels que des notes, une compétition, des enjeux extérieurs… bref l’école).
    On est choqué par des enfants qui ne vont pas à l’école, mais l’est-on quand on arrive chez qqn et que même en cherchant bien on ne voit **aucun livre** ?

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  6. Moi, j’ai une question sûrement idiote.
    Je suis d’accord avec le principe de l’enfant prescripteur de son savoir. Mais je me demande dans ce cas pourquoi une institution appelée École a été créée. Ne serait-ce pas justement parce que les parents ne sont pas forcément tous à l’aise dans le lâcher prise de l’évolution de leur enfant ? J’ai du mal avec le dénigrement total de l’école, même si elle n’est pas une solution telle qu’elle est configurée aujourd’hui. Elle a le mérite d’être ouverte à tous.
    Une future enseignante qui souhaiterait amener les apprentissages autonomes à l’école publique.

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    1. Hum, alors là, autant je suis à peu près d’accord que l’IEF , ne convient pas à tout le monde, autant il ne faut pas se leurrer… l’école obligatoire n’a pas été instituée pour des raisons philantropiques. Elle a été instituée pour des raisons économiques et de pouvoir. A l’époque, n’oublions pas que la France n’était pas un pays unifié au niveau de la langue, de la mentalité, de la culture. Loin de là. Cela créait des nationalismes dangereux pour la cohésion du pays. N’oublions pas qu’elle a été créée à un moment trouble de l’histoire marquée par des révoltes successives, notamment la commune de Paris. L’école publique a servi à uniformiser cela, une seule langue, une seule nation, plus de régionalisme ou presque, plus de révoltes civiles, une servitude aveugle à la patrie à travers des leçons de morale… Et à permettre aux entreprise et à l’Etat d’avoir à disposition un contingent de personnes habituées à obéir (y compris pour servir de chair à canon en cas de guerre), à se soumettre à une hiérarchie en dehors de leur cercle familial, et disposant d’un socle de connaissances minimum pour travailler.

      Que des enseignants par la suite aient pris à coeur leur métier et eu pour vocation d’élever le niveau culturel de leurs élèves, c’est certain. L’école a beaucoup évolué depuis, notamment dans les années 80′. Mais au final, pas tant que ça sur ses principes d’ « école de la république », où l’on apprend l’obéissance, l’uniformité, l’absence d’individualité. L’école pourrait être différente, elle l’est dans d’autres pays (cf les films « Si j’aurais su… je serais né en Suède », et « Demain », par exemple). Il faut juste qu’elle accepte de renoncer à ses principes fondateurs d’origine, l’obéissance, et s’engage sur une autre voie : celle de la confiance en l’enfant.

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  7. Parce que parfois ils s’enferment dans des peurs, phobies complètement infondées.
    J’ai acheté des romans à mon fils (10 ans) en lui disant ils sont géniaux, tu vas voir. Il a fait sa mauvaise tête et c’est obstiné à ne pas les lire. Un jour à la bibliothèque j’ai mis un Percy Jackson, en disant lit le et après on en parle. Il a lu le premier chapitre…… en deux semaines il l’a lu 2 fois le roman entier. A présent il me supplie d’aller à la bibliothèque pour emprunter la suite.
    Effet boule de neige, il s’est mis à lire tous les romans en stand by que je lui avait conseillé. Il m’a avoué que ce qui le déranger auparavant c’était le nombre de pages impressionnant.
    Je lui répète souvent que ce n’est pas le nombre de pages qui comptent, mais la plume de l’auteur.
    Pourquoi les pousser ? Bien sûr que ce ne sont pas des fainéants, mais parce que tout simplement notre société actuelle bien trop confortable et « bébétisante » ne les aide pas à se dépasser et à gagner confiance en soi.
    Quand au jeux vidéos et la télé, c’est un débat sans fin….. La télé est un outil purement marketing et de formatage intellectuel. Le « fastfood » de la culture ….les jeux vidéos, conçus pour ne jamais se finir (pour certain) et vous encourager à consommer. Voilà tout est dit pour ce sujet. C’est deux choses n’ont aucun intérêt pour un enfant.

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    1. Harry Potter est un phenomène intéressant a ce titre : le 1er volume a peu de pages, et une fois accrochés les gosses s’enfilent sans pb les centaines de pages des volumes suivants (le pire est la Coupe de feu je crois)

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  8. Si peur du nb de pages on peut proposer des nouvelles aussi : elles sont tres populaires aux US, moins chez nous ou on semble préférer les trucs longs , alors que c’est une approche tres rassurante

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