« Construire » son école

Devant l’affluence des demandes d’inscription pour la rentrée 2016, nous avons du commencer à réfléchir au futur de notre communauté. Jusqu’ici, nous accueillions tout le monde, de 3 à 19 ans (« accueillions » à l’imparfait).

Cet article est là également pour les porteurs de projet qui sont nombreux à se poser la question :

Quels sont les critères pour accueillir de nouveaux élèves ?

Alors certes, au début on accueille tous les familles intéressées ! Les premières familles sont les plus importantes car c’est le « noyau dur » de l’école, celles qui décident courageusement de lancer l’école, de la faire naître, sans elles pas d’école !

Mais quand l’école est lancée, il ne s’agit plus de la « remplir » mais de la « construire »

Une école comme la notre ne peut pas fonctionner s’il n’y a pas d’équilibre : équilibre dans le multi-âge et d’équilibre entre les filles et les garçons !

Alors c’est quelque chose qui peut être difficile à entendre en tant que parent, mais s’il faut, à un moment dans l’histoire de l’école, décider de ne plus prendre de 3-5 ans, ou de ne plus accepter de « garçon de + de 13 ans » (voire de garçon tout court), c’est cependant une décision (si difficile soit-elle) à prendre pour le bien-être de l’école et de tous ses membres… Je pense que tout parent désireux de mettre son enfant dans notre école est capable de le comprendre !

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Faut-il instaurer des « quotas » ? Non… personnellement je suis contre la notion de quota, car il instaure un équilibre artificiel. L’idée n’est pas de fixer des quotas de répartition d’âges et de sexes, mais bien de réfléchir, à chaque étape de la vie de son école, à sa meilleure évolution.

Concrètement (et par notre expérience), il est plus facile pour nombre de parents de scolariser leurs enfants de < 6 ans dans une école comme la notre… Il est également plus facile pour beaucoup de parents de changer leurs garçons de système scolaire, et beaucoup moins leurs « grandes » filles (même si je pense n’avoir toujours pas mis à jour l’explication de « fond » de cette situation, nous en avions parlé par ici, voire également les commentaires de l’article).

Ce qui implique (c’est un fait !) que notre école a beaucoup plus de demandes concernant les < 6 ans et les garçons > 13 ans !

Passé la naissance et les premiers mois de notre école, nous pourrions ainsi, si nous continuions à accueillir tous les enfants comme aux premiers jours, nous retrouver avec une école composée de BEAUCOUP de membres 3-6 ans et de BEAUCOUP (voir uniquement) de garçons > 13 ans…

Or, pour être efficiente, la philosophie du multi-âge demande un équilibre reflétant la vie et l’environnement naturel en société, à savoir un melting pot d’âges et de sexes (si on exclut évidemment la présence de « seniors » et de jeunes adultes…).

Mais qui sait… peut-être un jour ? 😉


8 réflexions sur “« Construire » son école

  1. Si c’est la phrase avec des symboles, il ne manque pas de mots, mais j’ai fait un raccourci avec des signes : « Ce qui implique (c’est un fait !) que notre école a beaucoup plus de demandes concernant les « moins de » 6 ans et les garçons « de plus de » 13 ans ! »
    Marie

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  2. Salut Marie

    Une piste toujours sur ce sujet des filles et des garçons dans les écoles. La réaction de la fille dans cette vidéo me semble représenter une part juste de l’explication. Elle dit qu’elle était très heureuse dans son ancienne école (qu’on imagine officielle) et qu’elle a décidé au dernier moment de suivre son frère dans une école Sudbury (mais visiblement sans une envie débordante) mais que par la suite après expérience, elle n’imaginait pas à quel point elle pouvait être bien plus heureuse dans cette école Sudbury.

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    1. Merci Emmanuel ! Ca rejoint l’expérience vécue par ma fille (8,5) : elle n’avait pas l’air spécialement malheureuse à l’école (hormis le « on travaille trop »), mais dès que j’ai commencé à gratter la surface, bp de choses négatives sont sorties (et plus grand chose de positif, en fait !!). Même les « copines », cet aspect qui a l’air si incontournable pour les filles, n’a pas tenu le coup face au poids de la sa volonté de changer.
      J’aurais donc tendance à penser que les filles s’accrochent bp aux « copines » pour tenir à l’école, un peu comme du scotch qui ne ferait que cacher momentanément un truc cassé ou prêt de casser…

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